La foi et la raison sont intimement liées, tel : 2 ailes, 2 yeux. Louis Riverin nous fait part d’une réflexion à la fois concrète et profonde.
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1.Jean-Paul II, Lettre encyclique Fides et Ratio sur les rapports entre la foi et la raison, 14 septembre 1998, prologue. http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_14091998_fides-et-ratio.html
2. « Pourquoi ce que je dis présentement, sinon pour amener à croire ceux qui ne croient pas encore? Mais peuvent-ils croire s’ils ne comprennent ce que je dis? Il est donc vrai sous un rapport que l’on doit comprendre pour croire, et il est vrai aussi de dire avec le prophète, que l’on doit croire pour comprendre. Donc entendons-nous. Oui, il faut comprendre pour croire et croire pour comprendre. Voulez-vous que j’explique en deux mots et qu’il n’y ait plus de contestation possible? Je dirai à chacun: Comprends ma parole, pour croire, et crois la parole de Dieu pour comprendre. » (Saint Augustin, « Sermon 43 sur la foi », n. 9. http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Staugustin/sermons/serm43.htm )
3. Steven Spielberg, Indiana Jones and the Last Crusade, 1989: https://www.youtube.com/watch?v=q-JIfjNnnMA
4. « Si celui qui nous écoute voit clairement dans son âme ce que nous voyons nous-mêmes; ce ne sont pas nos paroles qui l’instruisent, c’est le pur regard de sa contemplation. Je ne l’enseigne pas lorsque j’énonce la vérité qu’il voit; mes paroles ne lui apprennent rien. Dieu lui montre les choses, il les voit, et lui-même pourrait répondre si on l’interrogeait. » (Saint Augustin, Du Maître, n. 40. http://jesusmarie.free.fr/augustin_maitre.html ) « C’est pourquoi, lorsqu’il s’agit des choses qui sont du domaine de l’esprit, il serait inutile à qui ne peut les voir, d’en entendre parler, s’il n’était avantageux de les croire tant qu’on ne les comprend pas. Mais celui qui peut les voir est intérieurement le disciple de la vérité, au dehors le juge de qui en parle ou plutôt de son langage. » (Idem, n. 41)
5. Pape François, Exhortation apostolique Evangelii gaudium sur l’annonce de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui, 24 novembre 2013, n. 242. http://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_exhortations/documents/papa-francesco_esortazione-ap_20131124_evangelii-gaudium.html Il cite saint Thomas d’Aquin, Summa contra Gentiles, I, VII, http://docteurangelique.free.fr/bibliotheque/sommes/contragentiles.htm (cité aussi par Jean-Paul II, Lettre encyclique Fides et Ratio, n. 43).
6. « Nous avons vu qu’il y a des pathologies extrêmement dangereuses dans les religions; elles rendent nécessaire de considérer la lumière divine de la raison comme une sorte d’organe de contrôle que la religion doit accepter comme un organe permanent de purification et de régulation – une vue qui était du reste celle des Pères de l’Église (J’ai tenté de préciser ce point dans la note 2 de mon livre déjà évoqué, Foi, vérité, tolérance, Parole et Silence, 2005, 230 p.). Mais nos réflexions ont aussi montré qu’il existe aussi des pathologies de la raison (chose dont l’humanité actuelle est en général moins consciente); il existe une hubris (violence) de la raison qui n’est pas moins dangereuse, qui est même, en raison de son efficience potentielle, plus menaçante encore: la bombe atomique, l’homme comme produit. C’est pourquoi et en sens inverse, la raison aussi doit être rappelée à ses limites et apprendre une capacité d’écoute par rapport aux grandes traditions religieuses de l’humanité. Si elle s’émancipe totalement et écarte cette disponibilité pour apprendre, cette forme de corrélation, elle sera destructrice. » (Joseph Card. Ratzinger, « Démocratie, droit et religion », Esprit, juillet 2004, 19-28, ici p. 27.)